Coup d’État en Guinée : Un gros avertissement pour Paul Biya ! Edmond Kamguia

 

Après onze ans passés au pouvoir, le président guinéen Alpha Condé a été arrêté dimanche 5 septembre dernier, lors d’un coup d’État militaire. Très critiqué depuis sa réélection contestée à un troisième mandat, Alpha Condé a également fait les frais d’un contexte régional propice à la prise de pouvoir par l’armée. Un scénario tout prédisposé à se produire au Cameroun, selon l’analyste Edmond Kamguia.

L’éditorialiste Edmond Kamguia était invité sur le plateau de l’émission ‘’ Droit de réponse ‘’ sur la chaine de télévision Équinoxe Tv.

A l’ordre du jour, le coup d’État survenu en Guinée, il y’a de cela une semaine.

Pour Edmond Kamguia, les hommes providentiels, comme Alpha Condé voulait se présenter en changeant la Constitution pour se maintenir à pouvoir, n’existent pas.

« Je pense que en Afrique, comme partout ailleurs dans le monde, il n’y a pas d’homme providentiel. (…) Il est important qu’en Afrique comme partout ailleurs dans le monde, que nos institutions soient respectées », a d’emblée clarifié Edmond Kamguia.

Le journaliste rappelle que l’unité des forces spéciales qui a déposé Alpha Condé avait été créée par le président Condé lui-même pour « réprimer les manifestants politiques ».

Le journaliste estime cependant que le Cameroun doit pouvoir tirer des leçons de ce qui s’est passé en Guinée. Pour lui, ce qui est souvent à l’origine des problèmes en Afrique, c’est la modification des Constitutions, notamment les dispositions limitant les mandats.

« En relations aux leçons que le Cameroun peut tirer avec ce qui s’est passé en Guinée, c’est que il est dangereux de faire modifier les Constitutions, et notamment l’article qui prévoit la limitation des mandats. Au Cameroun, il y a eu une modification de la Constitution en 2008, malgré les émeutes de la faim, malgré les manifestations politiques », a expliqué le consultant.

La violation d’un consensus politique, notamment constitutionnel, ce peut s’apparenter dans l’analyse à un coup d’État constitutionnel, a poursuivi Edmond Kamguia.

 « Les causes qui ont été évoqués par les putschistes ne sont pas propres seulement à la Guinée Conakry », a détaillé l’éditorialiste.

Notons qu'en effet que l'alternance politique et la décentralisation du pouvoir sont également sujets d'ardentes revendications au Cameroun. Le musèlement de l'opposition et la longévité du régime de Yaoundé ( 37 ans au pouvoir ), se présentent comme une bombe à retardement, prete à exploser, à tout moment.