Le coût des ‘’ coups ‘’ en chute libre : Les prostituées désespérées appellent les autorités à l’aide !

Comme tous les secteurs, le secteur de la prostitution a été lourdement impacté par la pandémie du Coronavirus. Toutefois, celles qui s’activent dans le plus vieux métier du monde, semblent avoir été oubliées par les subventions que l’Etat octroie en soutien aux opérateurs économiques en situation de crise. Mises en rade, les prostituées lancent des appels à l’aide au gouvernement.

 

Malgré la pandémie de covid-19, qui n'a pas épargné le pays, on peut toujours voir les travailleuses du sexe dans les endroits habituels dont les plus célèbres de Yaoundé sont : Mini Ferme, Mélen, Obili, Montée Âne Rouge, Etoudi, ou encore carrefour Carrière et Mvog -Atangana Mballa.

"Je n'ai pas cessé de travailler malgré le Coronavirus. Même lorsqu'il a été détecté au Cameroun pour la première fois en mars 2020, je sortais tous les soirs",
affirme Delphine 45 ans dont 29 dans la prostitution.

Delphine, (nous avons changé le prénom) est considérée comme la capitaine des prostituées ici à Mini Ferme (Melen), un quartier populaire de la capitale camerounaise.
Attablée ce mercredi soir avec ses copines dans un bars de Mini Ferme, Delphine affirme que ses revenus ont chuté.

Au début de la pandémie en mars 2020, il y a un petit moment de flottement avec moins de clients mais ils sont rapidement revenus. Les mêmes recettes ont quelque peu diminué. Elles ne sont plus les mêmes que celles que je faisais il y a deux ou trois ans", explique Delphine.

Menace

Pour les travailleuses du sexe rencontrées ce mercredi soir, la véritable menace vient du nombre sans cesse croissant des filles qui se font payer pour les prestations sexuelles.

Les tarifs ont baissé avec l'arrivée des filles qui viennent du nord-ouest, sud-ouest et même de l'Extrême-Nord et du Nord où elles disent que la vie est dure avec la guerre", poursuit-elle.

Selon Delphine, leur arrivée a fortement contribué à baisser le tarif en augmentant la concurrence avec des filles plus jeunes vers lesquelles les clients se ruent.

Delphine pense d'ailleurs que l'État devrait soutenir le secteur de la prostitution. "Je ne peux pas faire autre chose pour gagner ma vie. C'est le seul métier dans lequel je suis à l'aise. Il y a même des filles qui bossent en journée et le soir font la prostitution pour joindre les deux bouts du mois", explique une amie de Delphine.

Le Code pénal camerounais prévoit des sanctions contre la prostitution. Mais la pratique ne cesse de se répandre. Des ONG estiment qu' au Cameroun, environ 10 000 femmes sont payées en échange de leurs prestations sexuelles.