Présidentielles 2025 : Après Franck Biya, le fils d’Ahmadou Ahidjo se porte aussi candidat !
La succession de Paul Biya s’annonce déjà très ardue pour
les prochaines élections en perspectives.
Après l’annonce de la candidature du fils du Chef de l’Etat, le fils du tout
premier président de la République du Cameroun, se dit aussi partant pour
prendre le pouvoir.
La candidature du
fils de l’ancien Chef d’Etat Mohamadou Badjicka Ahidjo aux prochaines
Présidentielles, soutenue sous cape par certaines élites du Grand Nord, se
précise de plus en plus.
Un front de revendication né pour exprimer le courroux de cette partie du pays
contre le régime Biya. Tout a commencé il y’a un mois, précisément dans la même
période où le Mouvement citoyen des franckistes pour la paix et l’unité du
Cameroun (Mcfp) créé pour soutenir la candidature à la prochaine élection
présidentielle, de Franck Emmanuel Biya, a lancé une vaste campagne médiatique
autour de ce curieux projet. Des folles rumeurs annonçaient alors la création
d’un mouvement chargé de porter des fonds baptismaux la candidature de
Mohamadou Badjicka Ahidjo, le fils du feu président de la République Ahmadou
Ahidjo. Baptisé le « Mouvement des Badjikaistes pour le redressement du
Cameroun », ce regroupement dont les membres ne sont pas clairement
identifiables, se donne pour crédo de suivre l’héritage du premier Chef d’Etat
du Cameroun, dans le sillage des débats autour de Franck Biya que beaucoup
présentent comme le dauphin idéal. Quelques semaines plus tard, Germaine Ahidjo
rend l’âme à Dakar au Sénégal, où elle était en exil depuis plus de trente ans.
Le prétexte est tout trouvé pour mettre un coup d’accélérateur dans la
matérialisation de l’initiative dont les tenants et les aboutissants restent
encore flous.
Soif d’alternance
Après l’inhumation de l’ex première dame, un vaste rassemblement est annoncé au
stade omnisport Ahmadou Ahidjo dans les prochains jours. Si rien n’est
officiellement confirmé, il se dit sous cape que des pontes du régime,
originaires du Grand Nord seraient à la manœuvre, dans le dessein de démontrer
au régime Biya que cette partie du pays qu’on dit abandonnée depuis l’arrivée
du Renouveau au Pouvoir, a aussi des chances de prendre les rênes du pays.
Entre soif d’alternance au sommet de l’Etat et désir de s’affirmer, ces
défenseurs de la candidature de Badjicka Ahidjo sont déterminés à faire
entendre leur voix. Porté en triomphe si ce n’est plébiscité, l’ancien
ambassadeur jure n’avoir jamais été contacté pour une telle initiative. Il va
d’ailleurs le réitérer lorsqu’il va déférer à une convocation de la présidence
de la République où on craint que l’affaire ne s’enlise. Dans le contexte
politique du Cameroun marqué par les replis identitaires et la résurgence du
communautarisme politique, les nostalgiques du tout premier président du
Cameroun continuent de saturer les réseaux sociaux et convoquer des messes de
minuit pour mobiliser le maximum de personnes derrière cette « noble cause »
pour reprendre leurs propos.
Réunis autour des valeurs d’unité, de développement et de prospérité, ce
mouvement dit avoir l’aval des filles Ahidjo, excepté Aminatou qu’on accuse
d’avoir accepté de jouer le jeu du pouvoir au détriment de la famille qui
entretenait des rapports acrimonieux avec le successeur constitutionnel de leur
défunt papa. Lui qui n’a rien entrepris en plus de trente ans de règne, pour
ramener les restes d’Ahidjo au Cameroun. Joint au téléphone par nos soins,
elles refusent de s’étendre sur la question, demandant poliment au reporter de
les laisser faire le deuil de leur maman au nom du respect voué aux morts et à
la bienséance que beaucoup d’opportunistes semblent fouler au pied.
Vengeance
Le hic, c’est que le Messager a appris qu’une autre frange d’élites du Nord qui
voudrait se servir de cette situation présentée par certains observateurs comme
une menace du régime, pour montrer aux apparatchiks du Pouvoir, que les fils et
filles Ahidjo en ont après Paul Biya, est en embuscade. Le but de leur démarche
pour le moins légitime, apprend-on, c’est de faire croire que la progéniture du
premier président a soif d’assouvir sa vengeance contre l’homme du 6 novembre
1982 que le Septentrion entend d’ailleurs vomir lors des élections
présidentielles de 2025.
Parmi les artificiers, le nom d’Aboubakar Ousmane Mey revient de plus en plus.
Fondateur de l’Ong Justice Plus en 2014, l’homme qui n’a jamais caché son
courroux contre le locataire d’Etoudi avait annoncé la création des
coordinations départementales et régionales dans le cadre des démarches visant
à rapatrier les restes du président Ahmadou Ahidjo. Puis en 2020, il a nommé un
coordonnateur diplomatique du comité de pilotage international de
l’association, dans l’espoir que son objectif serait atteint.
Biya et le Cameroun en lambeaux
S’il reste difficile de dire avec exactitude s’il est la tête pensante de ce
réseau, il reste vrai qu’il a fortement contribué à la manifestation du
sentiment anti-Biya dans le Grand Nord. Un combat qu’il défend et assume
pleinement. « Paul Biya est sur la fin, autant nous lui devons du respect pour
son âge, autant il doit être à la hauteur de l’âge qu’il porte. Nous sommes un
pays fragilisé et cherchons les moyens de raccommoder le tissus social qu’il a
grandement contribué à mettre en lambeaux. Il devrait plutôt se frotter les
mains de ce qu’il y ait des camerounais qui se soucis de l’après Biya qui est
inéluctable. Sa famille ne disparaîtra pas après sa sortie de piste, cela il le
sait et eux, le savent aussi. Il serait pour eux avantageux de s’inscrire à
grande vitesse dans ce processus qui de faite est un volet important de la
réconciliation nationale et de maturité du point de vue humain. Vous ne pouvez
pas passer près d’une quarantaine d’années au pouvoir et laisser d’aussi salles
casseroles dans votre cuisine. Nulle ne l’admettrait encore moins les
camerounais qui ont en souvenir la gestion de l’état totalement à l’opposé de
la leur durant le règne de Ahmadou Ahidjo », arguait-il au micro du site
camer.be l’an dernier. A suivre !