Peut-on allaiter son bébé quand on porte des prothèses mammaires ?

MATERNITÉ - La pose de prothèses et la réduction mammaire font partie des deux opérations esthétiques les plus pratiquées en France. Nous avons demandé à une consultante en lactation si de telles interventions étaient par la suite compatibles avec un projet d'allaitement.


Peut-on allaiter avec des implants mammaires ?
Malgré le feu vert des médecins, certaines femmes craignent de mettre la santé de leur bébé en danger en l’allaitant avec des prothèses.

Peut-on allaiter avec des implants mammaires ?
Sommaire

Le gel de silicone peut-il passer dans le lait ?
Les implants rendent-ils l’allaitement plus difficile ?
Y a-t-il des exceptions ?
Allaiter son enfant lorsqu’on a des implants mammaires est tout à fait possible. L’avis du médecin traitant et du chirurgien est toujours conseillé, comme pour tout ce qui concerne notre santé, mais pour toutes les femmes qui se posent encore des questions, le site américain Mind Body Green apporte des réponses simples :

Le gel de silicone peut-il passer dans le lait ?
Une étude, rapportée par le site, a mensuré la quantité de silicone dans le lait de femmes allaitantes ayant des implants. Les chercheurs n’ont trouvé aucune différence avec le lait des femmes sans implants, et ils y ont compté plus de nutriments que dans le lait infantile ou dans le lait de vache.

Les implants rendent-ils l’allaitement plus difficile ?
Une autre étude, menée en Argentine, a comparé le taux de réussite de l’allaitement à l’hôpital, juste après la naissance, chez les femmes ayant des implants et celles n’en ayant pas. Ils n’ont observé aucune différence significative, bien que les femmes sans implants semblent avoir réussi à allaiter à une fréquence plus élevée.

Y a-t-il des exceptions ?
"Si une femme avec des implants choisit d’allaiter, elle le fait de la même façon que n’importe quelle autre femme. C’est valable à la fois pour le gel de silicone et pour les prothèses à l'eau saline", explique le docteur Lara Devgan, chirurgienne spécialisée dans la reconstruction mammaire post-cancer. Dans certains cas isolés, les implants peuvent empêcher ou limiter l’allaitement, mais le taux reste très bas, contrairement aux problèmes liés aux cicatrices provoquées par les piercings au tétons et par les intervention de réductions mammaires.


Le risque de l'engorgement
Dans le cas d'une pose de prothèse, et quelle que soit la technique avec laquelle elle a été opérée, la femme doit être particulièrement attentive à l'engorgement de ses seins. Causé par une plus grande quantité de lait, ce gonflement l'est aussi, et surtout, par l'augmentation du flux sanguin et de la lymphe dans le tissu mammaire. "En raison de la prothèse, il y a beaucoup moins de place dans le sein et cela peut être très douloureux. Si celui-ci s'engorge de façon importante, cela peut même être dangereux, car le tissu mammaire risque d'éclater", insiste la consultante en lactation. Les alvéoles, gorgées de colostrum [liquide sécrété par la glande mammaire les premiers jours suivant l'accouchement, avant la montée de lait, ndlr.] depuis le milieu de la grossesse, risquent d'autre part d’être écrasées et de ne pas fonctionner ensuite.

Dans ce cas, on conseille dès le troisième jour, où intervient généralement cet engorgement, d'appliquer de la glace sur sa poitrine. "C’est comme lorsque vous vous tordez la cheville et qu’elle enfle. L’œdème est plein de lymphe et vous mettez de la glace pour la faire désenfler." Et d'ajouter : "Il est aussi possible d'appliquer des feuilles de chou crues sur ses seins. Elles ont la qualité de réduire la quantité de lymphe."