Kaaris- Booba: les dés sont jetés, le contrat du combat enfin signé

En août dernier, les rappeurs français et ex-associés Booba et Kaaris s'étaient battus dans une salle d'embarquement de l'aéroport d'Orly au milieu de passagers effarés, provoquant des dégâts estimés à plusieurs dizaines de milliers de francs, des retards sur certains vols et la fermeture temporaire du hall.

Pour cette retentissante bagarre, chacun avait été condamné en octobre à 18 mois de prison avec sursis et 50'000 euros (57'000 francs) d'amende.

Ils nous ont rabâchés les oreilles pendant des mois. "Octogone" par ci, "octogone" par là. Mais entre Booba et Kaaris, le rendez-vous est cette fois bel et bien pris. Les deux rappeurs ont annoncé, dans plusieurs messages postés sur les réseaux sociaux vendredi soir, que le combat de MMA (arts martiaux mixtes), censé régler leurs différends, aura lieu en décembre 2019 à Genève en Suisse.

Kaaris s’est filmé en effet en train de signer sur son compte Instagram le fameux contrat qui faisait la polémique ces dernières semaines. Le dernier ultimatum lancé par Booba aura donc porté ses fruits.

Cette forme de combat très libre étant interdite en France, il a fallu trouver un lieu pouvant accueillir le "combat du siècle". Après plusieurs mois d'atermoiements, Booba et Kaaris ont fait savoir il y a quelques jours qu'ils avaient signé un contrat avec SHC (Strength and Honor Championship), une structure genevoise d'organisation de MMA.

La rencontre aura lieu à Genève en décembre prochain "si tout va bien", a confirmé SHC à la RTS. L'affrontement sera "ouvert au public", selon son directeur Raïd Salah. Le lieu, lui, n'a pas encore été arrêté. Le contrat prévoit une récompense de 1,5 million d'euros pour le gagnant et 500'000 euros pour le perdant.

Jugeant une telle rencontre "à risque et problématique pour la sécurité des habitants", le député socialiste au Grand Conseil genevois Sylvain Thévoz a déposé jeudi une question urgente écrite auprès des autorités genevoises, a appris la RTS.

Dans cette interpellation intitulée "le Conseil d'Etat autorise-t-il les combats de coqs?", Sylvain Thévoz rappelle que le MMA est interdit en France "en raison des risques mortels encourus par cette pratique" et interroge:

La possible tenue de cet événement, "présenté comme un règlement de comptes", "a-t-elle sa place à Genève?"

Le député rappelle encore que les autorités genevoises ont récemment organisé les premiers Etats généraux contre la violence dans le sport et s'inquiète qu'un tel combat "opposant des stars de la provocation" ne nuise aux valeurs de respect et de fair-play dans le sport que le canton souhaite promouvoir.