Décès du Cardinal Tumi : Kamto s’en prend violemment à Paul Biya ! ‘’ Il a méprisé ses efforts… ‘’
La mort du Cardinal Christian Tumi a plongé dans la
tristesse toute la communauté camerounaise.
Homme de foi, mais homme de paix avant tout, le défunt prélat s’est illustré de
son vivant par la lutte acharnée contre les conflits anglophones.
Malheureusement, ses nombreuses propositions n’ont jamais trouvé échos au
niveau des autorités au pouvoir.
Pour le leader de l’opposition
Maurice Kamto, le Cardinal Tumi est parti, sans jamais avoir été reconnu à sa
juste valeur.
Dans un vibrant
hommage rendu au Cardinal décédé dans la nuit du 2 au 3 avril à Douala des suites
de maladie, le leader du MRC regrette que ses appels à
l’apaisement en zone anglophone n’aient pas été entendus. « Cette
disparition est une énorme perte pour sa famille biologique, l'Eglise
Catholique et toutes les âmes de bonne volonté au Cameroun et dans le monde »,
écrit Maurice Kamto.
« Au grand malheur de notre pays, ses efforts ont
été méprisés par les extrémistes du régime qui ne lui ont jamais permis de
rencontrer le Chef de l’Etat malgré sa demande incessante. Plusieurs fois, il a
été pris en otage par les rebelles sécessionnistes, malgré son grand âge et son
état de santé fragilisé par le temps. Le décès de cet illustre compatriote doit
amener ceux qui dirigent le pays aujourd'hui à se ressaisir», ajoute le
leader du MRC.
Lea-Camer vous propose l’intégralité de la déclaration:
J'ai appris avec une grande tristesse le décès de Son
Éminence le Cardinal Christian WIYGHAN TUMI, premier Camerounais parvenu à ce
très haut niveau de distinction et de responsabilité au sein de l'Eglise
Catholique romaine, survenu au petit matin du samedi 03 avril 2021.
Cette disparition est une énorme perte pour sa famille
biologique, l'Eglise Catholique et toutes les âmes de bonne volonté au Cameroun
et dans le monde. En mon nom personnel et celui des militants et sympathisants
du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), je présente mes
condoléances les plus attristées et ma compassion émue à sa famille et à
l'Eglise catholique qu’il a servie avec un total dévouement.
Dans le respect du caractère laïc de l'État, que n'a pas
fait Son Éminence le Cardinal Christian TUMI au début des années 1990 pour que
le Cameroun abandonne le monopartisme et rétablisse le pluralisme politique
aboli depuis 1966. Pendant les années dites de " Braises", il a,
malgré de nombreux obstacles internes, fait de la Conférence Nationale des
Evêques du Cameroun une conscience morale audible, un acteur important dans la
lutte pour des élections libres et transparentes, l’application de l’article 66
de la Constitution pour la lutte contre la corruption, et la résolution du
problème anglophone qu’il expose clairement dans son livre Ma foi: un Cameroun
à remettre à neuf, publié en 2011.
L'engagement personnel de son Eminence le Cardinal
Christian TUMI pour un Cameroun libre et démocratique où l'État de droit et les
droits humains sont effectivement respectés a longtemps amené l'aile la plus
radicale du régime à le présenter comme un opposant politique acharné du
régime, faisant de lui «l’aumônier des opposants» pour le dénigrer et le
discréditer, lui prêtant par ailleurs et de façon mensongère et récurrente
l'intention de vouloir accéder à la tête de l'État. Cet acharnement n'a pas
découragé le Cardinal Christian W. TUMI dans ses efforts pour contribuer à établir
dans notre pays un jeu politique apaisé et une société de justice. Il a
vraiment prêché sans relâche l'amour entre ses compatriotes et la paix dans son
pays.
Le Cardinal Christian W. TUMI s'en va assurément avec le
dépit de voir les Camerounais tuer d'autres Camerounais dans les régions du
Sud-Ouest et du Nord-Ouest de notre pays. Il a pratiquement tout tenté pour
éviter la survenance du conflit armé en cours dans ces deux régions: conseils,
appels à l'apaisement des cœurs, offres de bons offices, etc.; il n'aura rien
négligé. Au grand malheur de notre pays, ses efforts ont été méprisés par les
extrémistes du régime qui ne lui ont jamais permis de rencontrer le Chef de
l’Etat malgré sa demande incessante. Plusieurs fois, il a été pris en otage par
les rebelles sécessionnistes, malgré son grand âge et son état de santé
fragilisé par le temps.
Le décès de cet illustre compatriote doit amener ceux qui
dirigent le pays aujourd'hui à se ressaisir. Son Éminence le Cardinal Christian
TUMI incarnait parfaitement la réunification et le bilinguisme camerounais. Il
laisse une œuvre immense pour son Église, son pays et le monde.
Le plus grand hommage officiel que le pouvoir en place
pourrait lui rendre, maintenant qu'il s'en est allé, c'est de mettre un terme à
la guerre civile inutile que se livrent les Camerounais dans le Nord-Ouest et
le Sud-Ouest.
Le pouvoir, qui gagnerait ainsi une certaine hauteur,
viendrait ainsi honorer la grandeur et la mémoire d'un homme de foi qui a aimé
son Dieu et son prochain. Sa vie fut un témoignage. Que sa mort soit une
révélation. Que son âme repose en paix. Pr. Maurice KAMTO