Procès d'Amédé Ouérémi : comment le chef milicien a ridiculisé l'un des témoins.

Le procès de Amadé Ouérémi, un ex-chef de milice accusé de meurtres, d’assassinats, de crimes de guerre, de génocide, de tribalisme, de vol en réunion, de viols...Commis sur des populations civiles à Duékoué dans l’ouest ivoirien pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, s’est ouvert mercredi au Tribunal de première instance d’Abidjan, plus de sept ans après son arrestation, a constaté APA sur place.


Ce jeudi, au deuxième jour de son procès, l’ancien seigneur du Mont Peko a failli ridiculiser l’un des témoins qui disait le connaître.

Ce dernier qui a dit bien connaître l'accusé a dit ce qu'il savait de lui pour l'identifier au mieux. "Dans le temps, il était à Bagohouo. Il avait 3 femmes qui avaient toutes des motos Ktm. Je le connaissais. Quand Carrefour était attaqué, il était au-devant des troupes, il donnait des ordres...", avance le témoin. Cette partie de la déposition fait tressaillir Amadé à qui le juge donne la parole pour se défendre.

C’est le journaliste Moïse Yao qui en fait un compte-rendu. " Amadé Ouremi (sic) tente de confondre un témoin : "Ce monsieur ne me connaît pas. Il dit que j'ai trois femmes. Moi, je n'ai pas trois femmes, j'ai six femmes" (bruits dans la salle, le juge met de l'ordre) " a rapporté le journaliste.

Au deuxième jour de son procès ce jeudi, Amadé Ouérémi s’est défendu, comme hier, de toute idée génocidaire indiquant que la mort d'environ 800 personnes le 29 mars 2011 est la conséquence logique de la guerre. Mieux, le milicien soutient qu’il est intervenu dans la ville sous ordre du commandant Losseni Fofana " pour protéger les populations " face aux jeunes qui avaient décidé de réduire Duékoué en cendres.