Douala : Des gendarmes tuent un homme sur les instructions d’une femme ! Voici ce qui s’est passé
C’est l’affaire qui
défraie actuellement la chronique dans la capitale économique du Cameroun.
Un agent de sécurité, qui a eu un petit accrochage avec une dame, a été
torturé à mort par des membres des forces de l’ordre.
Voici la sordide histoire de l’homicide de cet homme dont la vie a été
injustement arrachée.
Daniel César, agent de sécurité travaillant pour le compte
d’une micro finance située au marché de Pk 14 dans l’arrondissement de Douala
3e, est passé de vie à trépas le mardi 16 février 2021, après un séjour
mouvementé à la brigade de gendarmerie de Logbessou. D’après le médecin
traitant qui l’a pris en charge après son admission en urgence à l’hôpital
Laquintinie de Douala, ce dernier aurait succombé à des sévices corporels
répétés que lui auraient infligés les gendarmes pendant sa détention
provisoire. Daniel n’était pourtant pas un milicien séparatiste convaincu
encore moins un bandit de grand chemin. Il a juste eu le malheur de faire une
blague à une personne qui ne l’a pas du tout appréciée.
Nos confrères d’Equinoxe Télévision, le décrivent comme un individu enjoué, qui
aimait rigoler avec autrui. Il lui arrivait d’ailleurs de faire des blagues aux
commerçantes sans que ces dernières ne s’en offusquent, car témoins réguliers
de sa constante bonne humeur. Toutefois, le 11 février dernier, il est tombé sur
un os. Ce jour-là, il a essayé de faire une blague à une dame, habituée des
salons de coiffure de fortune installés dans le marché. Une effronterie que
cette dernière ne lui a pas pardonnée. «Il a juste touché la dame à l’épaule.
Elle a dit non! Ne me touche pas. Il blaguait le jour-là, il lui a répondu si
je te touche que vas-tu me faire? La dame a continué à dire ne me touche pas.
Exaspérée, elle va se lever pour essayer de le frapper avec la bouteille d’eau
qu’elle tenait dans sa main. Le vigile va réussir à arracher la bouteille et la
jeter au loin. La dame va ensuite ramasser un tabouret qu’elle va frapper de
toutes ses forces sur le gardien», relate un témoin oculaire interrogé par
Equinoxe.
Particulière courroucée, elle va ensuite se rendre à la brigade de gendarmerie
de Logbessou située à quelques mètres du lieu de l’altercation, pour se
plaindre. Elle va revenir quelques minutes plus tard avec 3 gendarmes qui,
après s’être brièvement présentés, vont embarquer l’intéressé. Commence alors
le calvaire. Après deux jours de détention, Daniel César n’était plus le même
homme. Sa sœur qui lui apporte à manger régulièrement décrit un homme affaibli,
avec de curieux hématomes sur le corps. Cette dernière révèle d’ailleurs que la
dernière fois qu’elle lui a rendu visite (13 février 2021), elle l’a trouvé
allongé au sol, en train d’agoniser lentement.
«Dans la colère je suis entrée dans la gendarmerie. Ce sont les prisonniers qui
étaient qui me désignent la cellule de mon frère. J’ouvre la porte, je constate
que le lit est vide. Quand je regarde derrière la porte, je vois mon frère
couché en train de convulser, rejeter la salive, avec des yeux qui virent au
blanc. Il avait même déjà quasiment avalé sa langue. J’ai appelé les gendarmes
pour leur dire que mon frère est en train de partir. Personne n’est venue.
Quelques minutes plus tard, l’un d’entre eux est venu s’enquérir de la
situation. Il a ensuite demander qu’on fasse sortir mon frère pour qu’il puisse
prendre de l’air. C’est Quand il constate que mon frère est en train de vomir
le sang qu’ils ont envoyé un de leurs collègues chercher un taxi pour l’amener
à Laquintinie».
L’infortuné va être admis à l’hôpital de district de la Cité des Palmiers, puis
à Laquintinie où il semblait retrouver des couleurs. Malheureusement, Daniel
Cesar a finalement rendu l’âme le mardi 16 février 2021.