Une nouvelle «maladie X » apparue au Congo. Le médecin qui a découvert Ebola met en garde

Ayant participé à la découverte du virus Ebola en 1976, le Dr Jean-Jacques Muyembe-Tamfum met en garde contre les zoonoses, des maladies transmissibles entre l’animal et l’homme. Selon l’expert, il existe encore des virus inconnus et potentiellement mortels dans les forêts tropicales africaines.


La femme dont l’identité n’a pas été communiquée a été hospitalisée dans la ville d’Ingende, dans la province de l’Équateur en République démocratique du Congo. La patiente, qui ne peut communiquer avec ses proches qu’à travers une séparation hermétique en plastique, aurait été testée pour plusieurs maladies, mais les tests sont revenus négatifs. Selon CNN, les scientifiques redoutent l’apparition d’une nouvelle infection, qui porte le surnom de “maladie X”. Cette dernière, qui fait en réalité référence à une maladie hypothétique, est un terme provisoire utilisé par l’Organisation Mondiale de la Santé pour désigner une potentielle menace sanitaire qui pourrait affecter la planète. 

D’après un article de Sciences et Avenir, il s’agit d’une maladie qui n’existe pas encore et qui ne porte pas encore de nom. Pour autant, lors d’une réunion à Genève en 2018,  l’OMS l’a classée parmi les pathologies susceptibles de provoquer “un danger international”. En réalité, cela fait partie d’une initiative de l’agence onusienne mise en place depuis 2015. Celle-ci consiste à établir chaque année une liste de maladies potentiellement dangereuses à l’échelle mondiale et ce, afin de renforcer le diagnostic et la surveillance, ainsi que d’accélérer les recherches et le développement de traitements efficaces. 

Avant cela, seules des maladies connues faisaient partie de la liste, en l’occurrence le virus Ebola, ou encore la fièvre de Lassa. Le virus Zika et les deux coronavirus précédents, à savoir le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) en font également partie. Mais pour une protection optimale, l’OMS a tenu à y ajouter la “maladie X”. 

« Ebola, Zika, et même le Covid-19 ont tous été à un moment la maladie X, cette pathologie qu’on ne connait pas encore et qui s’apprête à émerger » a indiqué lors d’une conférence de presse tenue en juin dernier Maria Van Kherkove, épidémiologiste, du programme des urgences sanitaires de l’OMS. « La question désormais n’est pas de se demander s’il y aura un prochain pathogène mais quand », a-t-elle poursuivi, ajoutant que l’agence a retenu les conséquences des précédentes épidémies pour mieux se préparer à celles qui pourraient survenir dans le futur. 

Pour le Dr Jean-Jacques Muyembe-Tamfum, nous ne devons pas exclure la possibilité que d’autres agents pathogènes viennent menacer l’Homme. Selon l’expert qui œuvre continuellement à “chasser” de nouveaux virus depuis avoir participé à la découverte du virus Ebola, ces derniers sont susceptibles d’apparaître dans le monde actuel et “c’est cela qui représente une menace pour l’humanité”. En effet, à Ingende, ville où la patiente a été admise, les médecins ne semblent toujours pas avoir identifié la maladie ayant mené à son hospitalisation. Selon CNN, des prélèvement ont été testés sur place et envoyés à l’Institut national de Recherche Biomédicale (INRB) du Congo, mais les tests supplémentaires effectués pour des maladies aux symptômes similaires auraient tous produit des résultats négatifs. 

Interrogé par la chaîne à Kinshasa, le Dr Muyembe-Tamfum a mis en garde contre les zoonoses à venir, des maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme, à l’instar de la fièvre jaune, la brucellose ou encore la maladie de Lyme, dont il faut savoir se protéger. En effet, les contacts entre les hommes et les animaux, particulièrement les animaux sauvages, sont très surveillés par les scientifiques car ils peuvent donner lieu à des maladies d’ampleur mondiale. D’autant plus que ce contact entre les deux espèces semble de plus en plus fréquent, au vu de l’agriculture, la déforestation, ou encore le trafic d’animaux sauvages, augmentant de ce fait les risques qu’un virus soit transmis d’une espèce à une autre, note CNews.