Crise à la CAF, suspension d’Ahmad Ahmad : Comment la Can 2020 au Cameroun se retrouve une nouvelle fois hypothéquée !
Ce lundi 23 novembre
2020, le désormais ex-Président de la CAF Ahmad Ahmad a été suspendu de ses
fonctions pour une durée de 5 ans.
Suite au dénouement de cette affaire qui a suscité moult remous au sein de l’instance
faîtière de football en Afrique, les analystes sportifs redoutent fortement une
nouvelle annulation de la CAN qui devrait se tenir au Cameroun en 2020.
Pour Charles Mongue-Mouyeme, analyste des questions
sportives, le Cameroun doit redoubler de vigilance, et d’user de tactiques de jeu efficientes
et intelligentes, pour ne pas perdre l’organisation de la Coupe d’Afrique des
nations 2022, compromise par la suspension d’Ahmad Ahmad.
Afripulse vous propose l’intégralité de sa réflexion :
Même s’il fait appel de la décision de la Fifa qui le suspend pour 5 ans, le
Président Ahmad Ahmad ne pourra plus être candidat à sa propre succession, et
la CAF aura donc un nouveau président après l’élection du 12 mars 2021 :
l’appel ne sera certainement pas suspensif ; et en gentleman, il devra se
consacrer à laver son honneur, ce qui est incompatible avec la sérénité
nécessaire à l’exercice de la haute fonction de président de la CAF.
Le Cameroun avait déjà réussi à « gagner » la sympathie
d’Ahmad Ahmad pour conserver l’organisation d’une CAN pour laquelle il ne finit
plus d’être « fin prêt » depuis 2018. Rien ne garantit que le nouveau président
de la CAF gérera le suivi du cahier des charges de la CAN 2022 avec la même
complaisance que le sortant.
Il faudra donc que le pays de Samuel Eto’o cesse de bluffer
avec l’exécution des chantiers, s’il veut se mettre à l’abri de la mauvaise
surprise d’un nouveau retrait de l’organisation de la CAN.
Le Cameroun doit étudier sérieusement les candidatures à la présidence de la CAF de mars 2021, afin de commencer à prendre une option sur le candidat qui aura ses faveurs. Connaissant les mentalités revanchardes dans le foot, il vaudra mieux avoir soutenu le candidat qui aura gagné, pour ne pas crier aux représailles si les missions d’inspection de la CAF deviennent trop rigoureuses.
Dans tous les cas, la conservation de sa CAN va coûter
encore plus cher au contribuable camerounais, puisqu’il faudra « voir » tous
les candidats qui seront probablement présents au Cameroun pendant le CHAN
2021.
Seulement, la Fecafoot qui doit effectuer ce travail de
lobbying se trouve elle-même dans la tourmente avec ses éternelles querelles
intestines, mais surtout à cause d’une sentence attendue du TAS qui peut bouter
le Comité Exécutif de Seydou Mbombo Njoya hors de la Fecafoot, en annulant son
élection. Une structure provisoire serait alors mise en place qui aura difficilement
les coudées vraiment franches pour conduire une opération de séduction en
direction des nouveaux dirigeants potentiels de la CAF.
Le Vice-Président Constant Omari va assurer l’intérim
à la tête de la CAF, ce qui est une garantie que le CHAN 2021 se tiendra bien
au Cameroun, car le congolais est devenu depuis plusieurs mois, un véritable
VRP pour l’organisation au Cameroun du CHAN 2021 et de la CAN 2022. Le
successeur d’Ahmad Ahmad ne suivra pas forcément Omari pour ce qui est de la
CAN 2022, surtout si l’organisation du CHAN présente beaucoup d’insuffisances
du fait du relâchement constaté dans l’exécution du cahier des charges, depuis
que les patrons de la CAF avaient montré qu’ils étaient acquis à la cause du
Cameroun.
Pour le pays de Roger Milla, la suspension du Président de
la Caf Ahmad Ahmad ne doit donc pas être reçue comme une simple information,
mais bien comme une mauvaise nouvelle, et surtout un appel à l’action urgente :
l’opération « sauver la CAN 2022 au Cameroun » doit être lancée sans délai.
Charles Mongue-Mouyeme