Présidentielle : voici la liste des candidats officiels.

Le chef de l’État ivoirien a officialisé jeudi 6 août sa décision d’être candidat à la présidentielle d’octobre. Un choix par défaut, qui n’en reste pas moins risqué. Quelques jours après, la liste des principaux candidats à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, prévue le 31 octobre a finalement été publiée.


Élu en 2010, puis réélu en 2015, le président Alassane Ouattara, 78 ans, avait promis de passer la main. Mais il se représente pour un troisième mandat après la mort brusque de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

L’opposition lui conteste ce droit en vertu de la constitution qui n’autorise que deux mandats, mais lui estime que l’adoption de la nouvelle loi fondamentale en 2016 a remis le compteur des mandats à zéro.

L’ancien chef d’Etat ivoirien Henri Konan Bédié (1993-1999), 86 ans, se présente pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition) depuis sa rupture avec M. Ouattara en 2018. Chassé du pouvoir par un putsch il y a 20 ans, le " Sphinx de Daoukro " veut sa revanche.
Arrivé troisième de la présidentielle de 2010 derrière Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, il estime que son âge avancé « est un atout ».

Pascal Affi N’Guessan, 67 ans, ancien Premier ministre sous l’ex-président Laurent Gbagbo, est candidat de la faction du Front populaire ivoirien (FPI) qu’il dirige, opposée à celle des fidèles de Gbagbo. Il était arrivé deuxième, avec 9,29% des voix, de la présidentielle de 2015.


L’ex-ministre de l’Enseignement supérieur Abdallah Albert Mabri Toikeusse, 58 ans, est le candidat de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). Il a quitté le gouvernement le 13 mai, opposé à la désignation d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du pouvoir, et se déclare désormais opposant. Il avait obtenu 2,57% des voix à la présidentielle de 2010.


L’ex-ministre des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh, 68 ans, ancien proche du président Ouattara, s’est déclaré candidat le 22 juillet, une candidature dissidente du parti au pouvoir qui était pressentie depuis sa démission du gouvernement en mars, pour la même raison que Mabri Toikeusse.

Les cas Soro et Gbagbo

Le cas de l’ex-chef rebelle Guillaume Soro, 47 ans, est incertain. Il s’est déclaré candidat en octobre 2019, mais vit en exil en France après sa condamnation par la justice ivoirienne à 20 ans de prison et la privation de ses droits civiques pour « tentative d’insurrection », ce qui l’empêche théoriquement de se présenter.

Longtemps allié du président Alassane Ouattara, qu’il a aidé militairement à accéder au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-11, il était devenu Premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale, avant de rompre avec le chef de l’Etat début 2019.

Le cas de Laurent Gbagbo est aussi une inconnue du scrutin : l’ex-président (2000-10), acquitté en première instance par la Cour pénale internationale, vit à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel. Il dit vouloir revenir en Côte d’Ivoire mais n’a pas fait savoir s’il serait candidat, ce que ses fidèles espèrent.

Comme M. Soro, il a été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison et la privation de ses droits civiques, pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest pendant la crise post-électorale de 2010-2011.

Les dépôts de candidatures seront clos le 31 août, et doivent être ensuite validées par le Conseil constitutionnel.