Massacre de civils à Donga Mantung : Les rescapés et familles des victimes témoignent !

Le village de Ngarr-buh, sis dans le département de Donga Mantung, dans la région du Nord-Ouest a été le théâtre d’un carnage sans précédent ce vendredi 14 février 2020.
22 civils, des enfants et des femmes, ont été sauvagement assassinés par des individus armés, indexés par certains comme des militaires camerounais, et désignés par d’autres comme des ambazoniens.
72 heures après le drame, passé le choc, certaines langues se sont déliées pour relater ce qui s’est réellement passé.

Cette énième attaque en zone anglophone a particulièrement suscité l’émoi de tout Cameroun  et de la communauté internationale.
Lors de cette incursion, 14 enfants ont été tués ainsi que des femmes enceintes et de nouvelles mamans, retrouvées mortes avec leurs enfants encore sur le dos.

Dans le petit village de Ngarr-buh, l’angoisse est encore perceptible sur le visage des riverains, qui ont échappé à la mort.

Parmi eux, Bruno Ngeh, 38 ans, qui a déclaré que toute la famille de neuf personnes de sa belle-sœur avait été tuée de l’attaque de ce vendredi 14 février 2020.

" Ces gens s'étaient réfugiés à Ngarr-buh en pensant qu'ils allaient être en sécurité dans un tel endroit mais ils n'ont jamais su qu'ils seraient tués dans leur sommeil par les militaires eux-mêmes qui sont censés les protéger. Je pense qu'il est temps pour que la communauté internationale fasse pression sur le gouvernement camerounais afin qu'il trouve un règlement rapide à ce conflit qui a coûté tant de vies ", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, les églises catholique romaine, baptiste et presbytérienne de Donga Mantung ont dénoncé le massacre dans les services du dimanche, affirmant qu'au moins 29 civils, dont des enfants et une femme enceinte, ont été tués et 14 maisons incendiées lors des combats.

Malgré ces témoignages qui accusent à l’unisson l’armée camerounaise d’avoir été à l’origine de ce massacre, le gouvernement n’a pas encore fait de sortie officielle pour lever le voile sur les circonstances de ce drame.

D’après le leader séparatiste Samuel Ikome Sako, président par intérim du mouvement indépendantiste 'Ambazonia’, les civils ont été tués et leurs maisons incendiées par les troupes camerounaises.
Dans un message partagé sur les plateformes de médias sociaux, Sako décrit les tueries comme un massacre. Il a déclaré que ses combattants avaient compté au moins 40 cadavres civils en moins d'une semaine.

"C'est de la méchanceté. Ces gens [militaires] entrent maintenant dans les maisons, brûlent autant, puis sélectionnent les familles, les retirent [et] tirent. 22 à Donga Mantung, 19 à Bui, beaucoup plus à Ngoketunjia. Nous en perdons des centaines par jour ", a déclaré Sako.

Notons que des attaques similaires ont aussi été signalées dans plusieurs villages des unités administratives de Bui, Ngoketunjia et Mezam dans le nord-ouest anglophone et des unités administratives de Lebialem et Manyu dans le sud-ouest anglophone.

Nous y reviendrons…