Cameroun/ Incursion terroriste de Boko-Haram : Plusieurs personnes tuées et 127 maisons incendiées !

La localité de Mazogo, sise dans le l’arrondissement de Mayo-Moskota à proximité de la frontière avec le Nigeria, a été touchée par une terrible attaque terroriste qui a eu lieu dans la nuit 3 au 4 février dernier. Le bilan de ce sinistre fait état de deux morts et de nombreux dégâts matériels.
Une nouvelle incursion qui sonne l’alerte d’autant plus que la chefferie a été attaquée et les institutions qu’elle incarne profanées.

D’après le bilan définitif établi par les autorités à la suite de l’attaque, deux individus, identifiés comme étant Madé Djékaya, 45 ans et Kolva, 50 ans ont été tués, 127 maisons et 4 véhicules ont quant à eux été réduits en cendres par les terroristes.
A cela s’ajoute le vol de cinq motos, 150 moutons et chèvres, 47 poulets et le pillage de quatre boutiques à l’issue duquel une grande quantité d’articles vestimentaires et de denrées alimentaires ont été emportés.

D’après les témoignages recueillis, les assaillants, armés jusqu’au dents, ont assiégé la ville pendant presque deux heures. 
‘’ C’est vers 1h05 minutes que les premiers coups de feu se sont fait entendre à la périphérie de la ville (…) Ils étaient nombreux et ont fait irruption dans de nombreuses concessions. Madé Djékaya, 45 ans et Kolva, 50 ans, nos frères du village ont été tués pendant cette ronde. Ils les ont surpris dans leurs chambres et les ont abattus. Les deux vivaient à la périphérie de la ville’’  raconte Haïdava Danayé, un habitant de Mozogo.

Par ailleurs, les terroristes ont également attaqué, pour la première fois la chefferie de Mozogo.
  Pour Abba Mahama, le lamido du canton de Mozogo, c’est la preuve de la montée en puissance flagrante des terroristes au Cameroun, encouragés par le laxisme du gouvernement.
‘’ C’est la première fois qu’ils pénètrent dans la chefferie et la profanent comme ils l’ont fait. Ils ont défoncé la porte principale, ont incendié trois voitures et vandalisé une quatrième dans la cour extérieure et mis le feu à un appartement de deux chambres où dormait un frère. Le toit de cet appartement a été entièrement consumé par les flammes mais par miracle il a survécu. Mes épouses, mes enfants et moi avons dû quitter nos chambres pour nous retrancher dans des cachettes non loin de la maison ‘’ a-t-il déclaré.

‘’ La chefferie traditionnelle symbolise l’autorité et la puissance d’un peuple en Afrique. Quand elle est attaquée et profanée, cela signifie que ce peuple est déstructuré et impuissant. L’attaque de la nuit dernière porte à croire que l’État a perdu de son autorité. Si Mo zogo est attaqué aujourd’hui, Koza, Mokolo et bien d’autres villes plus éloignées pourront également l’être demain. Que cette incursion puisse amener nos dirigeants à prendre des mesures à la hauteur du problème… ‘’ poursuit le chef traditionnel.